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Chronique financière juillet 2022

Les marchés financiers restent extrêmement préoccupés par les niveaux d’inflations publiés ces dernières semaines. Après des taux d’inflation de 8.6% aux USA, le Royaume-Uni a récemment publié des chiffres avoisinant les 9,1% sur base annuelle.


Nous sommes bel et bien rentrés dans une ère d’inflation plus élevée nécessitant des actions urgentes et cohérentes des banques centrales. Le resserrement monétaire aux Etats-Unis a déjà pris la forme de hausses de taux spectaculaires (+0.75% à la dernière réunion de la Réserve Fédérale), hausses que l’on avait plus vues aussi importantes depuis 1994.


Une prochaine hausse de 0.75% en juillet et d’autres dès la rentrée nous amèneraient à des taux à court terme US proches des 3,4% fin 2022. La BCE n’est pas en reste et proposera également dès l’été des hausses de taux de moindre nature mais nécessaire en vue d’atténuer la hausse des prix.
Au niveau des prix de l’énergie et de l’offre et la demande globale, 2 forces contraires s’opposent actuellement.


La guerre en Ukraine et les mesures de rétorsion qui en découle risquent de mettre à mal l’approvisionnement et l’offre de pétrole et de gaz à disposition de l’Europe.

D’un autre côté, le ralentissement économique en cours au niveau mondial et les périodes de confinement en Asie liées à la politique « zéro Covid » devraient permettre de garder la demande globale d’énergie (et donc du prix des matières premières) sous contrôle.

Nous assistons depuis quelques semaines déjà à une stabilisation des prix du pétrole ainsi qu’à une diminution des prix de matières premières telle que le cuivre.
L’exception pourrait être les prix du gaz qui resteront sous pression en regard de la grande dépendance des pays européens à la Russie.

La gageure actuelle des banques Centrales est d’arriver à juguler l’inflation sans faire tomber l’économie en forte récession. Même si les dernières estimations de la croissance mondiale pourraient encore tourner autour des 2,9% en 2022 (à la place place des 5% attendus encore avant le début de la guerre), il ne semble aujourd’hui plus exclu que certaines parties du monde puissent tomber en récession en 2023.

Les marchés financiers ont heureusement déjà en grande partie intégré la récession à venir dans les cours boursiers. Nous assistons en effet à une baisse des actions américaines et européennes de plus de 15% depuis le début de l’année et de plus de 25% pour les valeurs de croissance et technologiques.
L’un des seuls secteurs à tirer son épingle du jeu est celui de l’énergie et des matières premières.


L’un des faits marquants de cette année est que nous connaissons pour la première fois depuis 40 ans une baisse simultanée des marchés « actions » et des marchés obligataires. Les marchés obligataires de qualité ont en effet perdu plus de 10% depuis le début de l’année.


Cette combinaison de performances négatives sur les 2 principales classes d’actifs d’un portefeuille mixte équilibré met à mal la performance globale d’un portefeuille. La décorrélation opérée en général par le biais d’un investissement en obligation n’a pas pu opérer cette année en raison de la hausse des taux d’intérêt.

Il est fort probable que nous assistions au second semestre à une diminution de la consommation globale, une hausse du chômage et une détérioration des marges des entreprises. Une grande partie de ces nouvelles est, à ce stade, déjà intégrée dans les cours.

Il est en effet utile de rappeler que les marchés boursiers évoluent en anticipation de l’économie réelle (à la baisse comme à la hausse) et que la survenance de mauvaises nouvelles économiques pourrait aussi représenter un excellent point d’entrée pour le futur. La solution dans un marché baissier a toujours été de commencer à investir par pallier afin de ne pas manquer la hausse.


Certains secteurs comme les soins de santé, les sociétés à dividendes élevés ou stables ainsi que les sociétés avec un fort leadership, de fortes barrières à l’entrée et peu endettées constituent les fers-de-lance de tout portefeuille bien diversifié. Il y a lieu également de reconsidérer un bon nombre de valeurs technologiques, malmenées depuis le début de l’année, qui affichent des niveaux de valorisation bien plus attractifs.


L’Asie  incluant la Chine nous semble également afficher des points d’entrée relativement intéressants.
Les liquidités restent fort importantes dans le marché et la rémunération quasi inexistante sur l’épargne vous fait perdre près de 8% par an en pouvoir d’achat !


Ne perdez pas de vue cet effet dévastateur sur votre capital et la rapidité avec laquelle les marchés financiers repartiront à la hausse bien avant que les nouvelles encourageantes n’arrivent.

Nous vous souhaitons, au nom du comité de Patrimonia, un excellent été !

Article écrit par

Pierre Seydel

Senior Financial Advisor

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